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My Little Cheap Dictaphone

 

 

 

 

 

 

C’est au Palais des Beaux-Arts de Charleroi que nous avons rencontré Michael « Redboy Â» Larivière, membre fondateur de My Little Cheap Dictaphone, où il a bien voulu répondre à quelques questions.

Le jour même de la sortie de la B.O. « Roméo et Juliette Â», écrite et composée par le groupe, il nous parle du succès rencontré par le dernier album, « The Tragic Tale of a Genius Â», sorti en 2010, ainsi que de la future parution de la nouvelle production du groupe, prévue pour janvier 2014.

 

DBDLO : Vous avez reçu les prix de l’album  et de l’artiste de l’année aux octaves de la musique 2010. De même, le Vif l’express / Focus vous a octroyé le titre de « Personnalité culturelle belge Â» la même année.  À l’étranger, également, l’album a très bien été accueilli. Vos impressions par rapport à cela ?

 

Michael Larivière : Cela fait évidemment plaisir. Après nos deux premiers albums, nous voulions aller au bout des choses et présenter  quelque chose de différent avec « The Tragic Tales of a Genius».

On a foncé et bossé 3 ans sur ce gros projet qui mêlait le spectacle live, le philarmonique, les décors,… Cela n’a pas été facile, mais on a trouvé plein de moyen, de bout de ficelles, pour arriver au bout de ce projet.

Nous avons reçu les Octaves du meilleur album et artiste même pas 2 mois après la sortie de l’album. Il nous a permis également de jouer hors frontières puisque, au final, nous avons joué dans pas moins de 8 pays.

 

DBDLO : « The Tragic Tale of a Genius Â» a donc nécessité 3 ans de travail et d’écriture et vous a emmené sur les routes durant près de trois ans, que ce soit en Belgique ou à l’étranger.

L’international s’ouvre bien pour les groupes belges dirait-on ?

 

M.L. :C’est dur, c’est toujours dur !

 

DBDLO : On constate quand même  que de plus en plus de groupes tournent au Canada  par exemple !!!

 

M.L. : Il y a un bon contact, maintenant s’il n’y a pas une bonne promo derrière, ou le public qui adhère, tu vas aller jouer devant 20/30 personnes la première fois et puis tu n’y retourneras pas.

Nous avions une excellente manageuse qui nous a emmené une première, une deuxième et une troisième fois au Canada, on a fini par jouer dans les plus grosses salles de Montréal où nous avons même eu quelques « soldout Â». Il y a eu un vrai travail de développement avec trois tournées sur un album.

 

DBDLO : Un petit nouveau est venu rejoindre les rangs ?

 

M.L. : Oui, on a eu une commande pour une pièce de théatre « Roméo et Juliette Â» avec des demandes assez précises.

Le metteur en scène, de la comédie française, voulait un groupe rock, mais désirait également nous donner des références classiques par rapport à l’histoire de « Roméo et Juliette Â».

Il me parlait aussi bien de Jeff Buckley que de Rachmaninov.

En fonction de toutes ces références on a cherché quelqu’un, une espèce d’arrangeur en fait, qui pourrait faire la transition entre tout cela.

Pour composer cette musique, nous nous sommes enfermés deux semaines dans un Mas en Provence, et on a demandé à Manu Delcourt s’il voulait bien venir arranger l’album et nous donner des directions pour les références plus classiques.

Il est rockeur à la base mais a une grosse formation classique, il est sorti de la Sorbonne avec une Licence en musicologie.

Il est donc venu assister à toutes ces jam, pour « Roméo et Juliette Â», mais également pour le nouvel album.

Ca a tellement bien collé qu’on lui a dit : « C’est dommage que tu habites Paris car tu habiterais à Liège on te proposerait directement d’intégrer le groupe. Â»

Il nous a répondu que si c’était une proposition sérieuse, il déménagerait à Liège la semaine suivante.

…Deux semaines après il arrivait à Liège.

 

DBDLO : Cette demande  pour « Roméo et Juliette Â» est-ce suite au spectacle « Tragic Tale Â» ou cela n’a rien à voir ?

 

M.L. : Le metteur en scène Yves Beaunesne voulait un groupe rock pour la musique et  voulait un groupe belge. Il a entendu « Tragic Tale Â» et son choix s’est porté sur nous. Au début je pensais que cela allait nous prendre deux ou trois mois et, au final, cela nous a quand même pris un an.

Il y avait tout le travail de composition, de recherche, les diverses références,…Ensuite il a fallu enregistrer tout un album en continuant à composer parallèlement pour notre nouvel album.

Donc au final on a enregistré 2 albums.

 

DBDLO : Venons-en à votre nouvel album qui sort en janvier 2014. Vous deviez partir à Dublin pour le mixage, qu’en est-il ?

 

M.L. : On ne part plus à Dublin, on fera le mix au mois de novembre en Belgique. Notre producteur Luuk Cox (Girls in Hawai, Buscemi, Stromae) voulait absolument mixer sur un certain type de table, au vu du son que l’on désirait et des groupes que l’on écoute comme Beck, entre autres…

Ensuite on partira le masteriser au studio Abbey Road à Londres le 15 novembre.

Chaque fois, à chaque nouvel album, on arrive à faire des choses que l’on n’aurait jamais imaginées auparavant. Surtout maintenant avec le milieu de la musique qui est en crise, les maisons de disque donnent de moins en moins d’argent pour réaliser des albums. Se rendre à  Abbey Road pour enregistrer  n’est pas toujours possible à réaliser, mais il y a toujours des combines pour y arriver quand on veut vraiment quelque chose.

 

DBDLO : Tu parlais de crise, possibilité de vivre de la musique en Belgique ?

 

M.L. : En survivre plutôt ! Il est clair que ce n’est pas la grande vie tous les jours.

Certains mois nous avons plus de choses, d’autres moins ! Puis on se diversifie, production pour moi (Roscoe), Xavier, lui, produit « Fast Lane Candies», management, …

Cela fait quasi deux ans que l’on prépare le nouvel album et, durant ce laps de temps, on ne fait plus de concerts, alors qu’au final, c’est ce qui nous permet de vivre.

 

DBDLO : l’album reste-t-il dans la même veine de « Tragic Tale… Â» ?

 

M.L. : Pas du tout, cette fois on voulait écrire l’album ensemble, d’abord à 4, puis à 5 quand Manu nous a rejoint.

Avant c’est moi, principalement, qui apportait les idées, mais là on voulait vraiment composer ensemble. Nous avons « jammé Â» plusieurs fois, en Provence, dans les Ardennes, puis dans notre local et on a vraiment créé l’album ensemble

Au final, nous avions +/- 25 chansons qui partaient dans toutes les directions et lorsque nous avons rencontré Luuk, il a pris les choses en main.

On lui a fait écouter les 25 morceaux, il nous a dit : Â« Personnellement, je prends celui-là, celui-ci, …Au final, je prends ces 8 ou 9 morceaux… C’est votre son, c’est là-dedans que vous êtes bons. Les autres ce n’est pas vous !!! Â»  Nous avons donc continué à écrire dans cette direction et un mois après, nous étions en train d’enregistrer  à l’ICP.

C’est vraiment la rencontre avec Luuk qui a fait que nous avons décidé d’aller dans cette direction.

Nous avons également la chance d’avoir avec Manu et Pierre Louis, deux très bons claviéristes.

Ils ont enrichi l’album. Il est très varié et fort arrangé. Pas avec des instruments classiques comme « Tragic Tale Â», mais avec des instruments plus modernes. En cela on retrouve la touche de Luuk Cox.

 

DBDLO : Après 3 ans de tournée avec « The Tragic Tale of a Genius Â», vous n’aviez pas de lassitude à jouer toujours la même set-list ?

 

M.L. : Au final ça allait. Je croyais ça au début, mais en fait c’était vraiment comme si nous étions des acteurs et que nous incarnions vraiment quelque chose, nous venions livrer une histoire, un peu comme dans une pièce de théatre.

Nous étions habités et nous n’étions jamais lassés parce que nous étions vraiment à fond dans le spectacle à chaque fois.

 

DBDLO : Vous comptez revenir sur les premiers albums en live ?

 

M.L. : Oui on a retravaillé quelques morceaux du premier et du deuxième album.

On a choisi des morceaux qui colleraient plus facilement avec ce que nous faisons maintenant.

Des morceaux comme « Chacha Â», par exemple,  je pense qu’on ne pourrait plus les jouer car ça ne collerait plus trop.

Ce côté un peu « cabaret Â», on ne le retrouve plus sur le nouvel album.

 

DBDLO : Vous revenez sur le devant de la scène à partir du 18 octobre à Silly et le 11 janvier à Namur. Pouvons-nous nous attendre à de belles découvertes ?

 

M.L. : Oui il y a une chose que l’on veut garder,  c’est ce côté visuel.  Chose que nous avons faite pour chaque album, on a toujours essayé d’avoir un visuel fort et cohérent.

Là on bosse avec un scènographe qui s’appelle Nicolas Olivier, un Carolo, qui a déjà travaillé avec Jaco Van Dormael,  notamment sur « Kiss and Cry Â».

Nous avons eu la chance de le rencontrer, il connaissait notre musique et cela a vraiment matché !

Nous travaillons un nouveau truc, avec des projections, des écrans HD, … Cela va être chouette, plus épuré, plus sobre, plus moderne aussi.

 

 

Interview effectuée par Peter le 20 septembre 2013.

Photographie : Olivier Bourgi (www.bourgol-photography.net)

Posté le 14 octobre 2013

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