Sur les 10 morceaux que comporte Another Road, 6 titres se retrouvent en « version 2.0 » :

• Not For Sale et Shout It Out en deviennent plus nerveux tout en continuant à puiser dans les racines musicales de groupes tels que les Beatles ou les Tortles,

• Summertime lorgne du coté de Pink Floyd,

• I Didn’t Dee It Coming est un appel au voyage,

• Another Day sent bon le feu de bois dans une cabane au fin fond d’un bois enneigé,

• Hero vous donne la chair de poule

• Sometimes clôture cet album par un refrain faisant mouche.

Les 4 nouveaux morceaux, quant à eux, sont dans le style se dégageant de cet album.

Another Road, serait-il alors un album parfait ?

Malheureusement non et ce pour de multiples raisons : la première est le chant en « franglais ». Chanter dans une langue dont on ne maîtrise pas tous les accents est rédhibitoire sur un CD et un frein pour d’éventuels passages sur les grandes radios. Chose que l’on regrette après l’écoute de cet album car force est de constater qu’il regorge de pépites perdant leurs charmes radiophoniques à cause de cet accent (chose qui passe sans problème lors des concerts).

Ensuite viennent les secondes voix. Peut-être aurait-il été plus judicieux de les laisser au chanteur (laisse t-on faire un solo guitare par un batteur ?). Je pense ici aux titres Not For Sale et Shout It Out qui auraient pu être bien plus cohérents si les secondes voix avaient été faites par le chanteur.

Certains arrangements auraient pu être évités ou harmonisés d’une autre façon (le break dans Shout It Out qui se déroge aux théories musicales et qui montre la difficulté de passer de l’électro dans sa version précédente à l’instrumentation actuelle faite avec des guitares, les couplets de Have A Smile qui auraient pu être musicalement plus accrocheurs, les nombreux silences ponctuant certains morceaux toutes les 10 secondes et qui, sur la longueur d’un CD, en deviennent redondants, Another Day perdant son statut de single radio pour une fainéantise de l’ingé-son préférant dupliquer 3 fois d’affilée une syllabe chantée plutôt que de faire une nouvelle prise chant).

… Des petites choses qui ne choqueront pas certains alors que d’autres se bloqueront dessus et en oublieront toutes les merveilles dont regorge ce disque.

Que retenir d’Another Road ?

Si Another Road avait bénéficié d’une grosse production, d’une équipe déployée par la maison de disque, d’un encadrement professionnel, de toute l’armada dont disposent certains artistes connus, il est certain que tous ces (petits) points négatifs auraient été gommés et que Another Road serait parfait.

Alors prenons ce CD pour ce qu’il est, c'est-à-dire une œuvre réalisée uniquement par les membres du groupe, sans encadrement. Et c’est là que l’on se rend compte, après l’écoute des anciennes versions de certains morceaux, que les Silicon Tree ont bien grandi (musicalement parlant) car leurs morceaux ont bien mûri, se sont bonifiés. Ils ont réussi à faire passer des morceaux « sympas » dans leurs versions précédentes, à un statut de « tubes potentiels » et si la prod avait fourni les besoins nécessaires à Silicon Tree, il est certain que les « tubes potentiels » seraient des « tubes » !

Je ne connaissais pas Silicon Tree avant la rédaction de cette chronique. Etant moi-même musicien, je suis étonné (dans le bon sens) du travail fourni pour réorchestrer les morceaux les plus anciens (pour vous faire une idée, il est possible de les écouter sur le net). Chapeau bas ! Ce CD m’a donné envie de me déplacer à l’un de leurs concerts afin de voir tout le potentiel de ce groupe.

Article rélisé par Stéphane

« Allez voir les concerts des groupes régionaux car tous les groupes mondialement connus ont commencé ainsi ! »