The Narcotic Daffodils: Une fleur au parfum envoutant !
La Belgique, fort heureusement, peut s’enorgueillir de posséder des groupes présentant un large panel musical.
Notre site s’en est déjà fait écho et continuera à le faire, je l’espère, encore de nombreuses années.
Des groupes qui sortent parfois du lot et tentent désespérément d’imposer leur musique.
Nullement comparables aux standards que nous balancent à profusion les ondes nationales, ces groupes d’exceptions ne se revendiquent d’aucune famille.
Des groupes qui ne cherchent l’inspiration que dans leur vécu, leurs influences propres, et non dans le souci de plaire à un large auditoire.
Des groupes qui aiment simplement jouer et se faire plaisir, ce au détriment du succès, même si celui-ci est rêvé de tous.
De bonheur en déception, de désillusion en espérance, de tristesse en joie immense, tels sont les chemins qu’emprunte «The Narcotic Daffodils ».
Nous espérons qu’ils seront très vite de retour car la scène belge a besoin de groupes comme « The Narcotic Daffodils »Des groupes décomplexés qui osent s’aventurer désormais hors des sentiers battus et de la musique radio formatée.
Et puis finalement,… ne serait-ce pas plutôt aux radios de se mettre au service de la musique, et non à la musique de s’adapter à ce que passent ces pseudos défenseurs de la culture musicale belge???
En attendant ce jour incertain, nous ne pouvons que souhaiter le meilleur aux jonquilles narcotiques et leur demander de nous revenir au plus vite pour notre plus grand plaisir.
Retrouvez The Narcotic Daffodils sur leur site : http://www.thenarcoticdaffodils.com/ ou visitez leur page Facebook
Article réalisé par Peter le 04-08-2014
Nous avons eu la chance de découvrir les « Narcotics Daffodils », et de les apprécier plusieurs fois en live et, que ce soit devant un auditoire d’une quinzaine de personnes (dans un Coliseum de Charleroi honteusement délaissé par le public) ou en ouverture de la deuxième journée de la Convention Prog-Resiste 2014, le groupe surprend, étonne, convainc.
Nous sommes dans un mélange parcourant pas moins de 40 années de plaisir musical, dans des jeux de Sitar à la Ravi Shankar, dans des claviers Hammond et Wurlitzer connectés à une Cabine Leslie, dans des basses tueuses d’un ex-punk bruxellois faisant vibrer ses cordes épaisses, dans les frappes d’un batteur qui maitrise parfaitement la complexité des compositions et dans les guitares tantôt caressantes, tantôt rageuses, d’un destroyer d’oreilles adepte de la Fuzz et de la Wah Wah.
Et puis une voix, et quelle voix ! Douce et envoûtante ou, au contraire, rageuse et agressive.
Un mélange de fée et de sorcière, une beauté sauvage…
Existant depuis 2009, ce groupe bruxellois allie l’expérience, la maturité, les influences psyché de la fin 60’s à la jeunesse pleine de fraicheur et de fougue.
Mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter dans le coin droit, les vétérans, j’ai nommé :
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Simon Rigot : Claviers Hammond, Wurlitzer, Sitar (ex-Bernthøler, Kriminal Hammond Inferno)
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Philippe 'Flupke' De Clercq : Bassiste (ex-Moonshades, ex-Nervous Shakes et fondateur du collectif « Females Rock »).
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Et dans le coin gauche, la relève, j’ai nommé :
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Merlin Fourmois : Batterie
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Hakim Rahmouni : Guitariste
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Irène Csordas : Vocaux
La musique des « Narcotic Daffodils » résulte de ce mélange et surprend tout le monde, à commencer par l’Angleterre (Le groupe a reçu récemment un accueil des plus favorables lors du « Sonic Rock Festival » et ont partagé l’affiche avec des sommités comme Lene Lovitch Band, Deborah Bonham Band, The Enid, Nick Turner's Space Gipsy,…) ou encore le Japon, où les deux albums sont distribués.
Malheureusement, bien que proposant une musique des plus agréables attirant de plus en plus de monde, le groupe n’intéresse toujours pas les programmateurs belges. Triste constat !
Dans l’attente de nouvelles dates vous permettant de les découvrir, je vous conseille vivement de vous procurer leurs deux premiers albums et de vous délecter de cette musique néo-psyché de toute bonne facture.
Un superbe premier album éponyme sorti en Mai 2011 pose les bases de leur musique et vous scotche dès la plage d’ouverture, le magnifique « Back from Calcutta with Mister Jacky ».
Un titre de neuf minutes amorcé au Sitar, qui ne vous lâche plus et vous charme par ses breaks jusqu’au splendide solo à l’Hammond digne des plus grands tels Jon Lord, Jimmy Smith, Keith Emerson ou James Taylor.
Outre des titres plus variés et remarquablement bien construits (Heels, Riding the drag,…) une deuxième œuvre majeure (13min20) clôture cet album « The Crazy Dwarf »
Entamée à la guitare et vite rejoint par le sitar de Simon et la basse de Flupke, la montée en puissance est enivrante et annonce un déluge qui ne tarde pas à s’abattre sur vous.
Ne serait-ce que pour ces 2 morceaux d’anthologie, passer à côté de ce premier album serait un sacrilège.
Le CD à peine sorti, le groupe entame directement la composition de ce qui deviendra « Cellex », un deuxième album qui prendra trois années pour voir le jour.
Les dix morceaux qui le composent évolueront au fil du temps dès 2010 pour aboutir à un album plus rock, plus direct, plus en adéquation avec ce que le groupe est devenu au fil des concerts.
Les éléments de base sont toujours bien présents, le Sitar et l’Hammond également, mais aussi un Wurlitzer, un brin de synthé et une volonté d’en découdre qui se fait ressentir avec des titres comme « Light Dry Gordon », « Million Dollar Baby » ou encore « The Sewer ».
Le rythme est plus rapide, les basses et les guitares sont saturées. Irène se change en démon et mord là où ça fait mal.
Mais « Cellex » signifiant « Fragmenter » en langue Berbère, l’opposé est également de mise.
« Weathered », valse énigmatique et mystérieuse, bénéficie du concours de Luna Doppée à l’accordéon.
Ce titre laisse également, dans sa deuxième partie, l’occasion à Hakim de développer des effets de guitare particulièrement originaux et hypnotique.
Irène, quant à elle, peut laisser aller toute son émotion sur “Sun For The Rest”, “Go Love Youself” mais surtout sur le remarquable et poignant “Jolyne”, dont la voix a été enregistrée dans la basilique de Saint-Hubert.
Vous l’aurez compris, « Cellex » est un album plus varié, plus mature, plus profond que son prédécesseur.
Le groupe, lui, s’est malheureusement mis en pause après un superbe dernier concert à Overboelare, où ils nous ont gratifié de la quasi intégralité des deux albums devant un public attentif et respectueux.